Le discours de notre tête de liste de l’Est :
Sophie (54)Discours d’Yvan Zimmermann - Fête des travailleurs/euses - 1er mai Mulhouse
> samedi 2 mai 2009Nous avons tous autour de nous ou même directement dans notre famille quelqu’un qui est au chômage, qui vient de perdre son travail, qui en est menacé, qui est au chômage partiel ou qui ne trouve pas de travail.La vie était déjà difficile hier. Mais maintenant la crise s’est installée partout qu’on soit salarié, petit artisan ou petit commerçant. Et tout le monde comprend bien que cette crise ne fait que commencer.C’est pour ça que près de 75% des gens soutiennent la manifestation du 1er mai comme hier celles des 29 janvier et 19 mars. C’est pour ça qu’aujourd’hui on est une nouvelle fois des millions dans la rue.Mais nous sommes des millions aujourd’hui comme hier aussi parce que tout le monde a envie de faire entendre sa révolte contre l’injustice.Tout le monde se rend compte que pendant que des centaines de milliers de gens sombrent dans la misère, que des vies sont brisées, des retraités qui ont travaillé toute leur vie doivent faire les poubelles pour survivre, que les jeunes n’ont pas d’avenir devant eux et sont maintenant la catégorie la plus pauvre de la société, eh bien la poignée de ceux qui ont plongé l’humanité dans la catastrophe, les spéculateurs, les boursicoteurs, les exploiteurs,les banquiers et les grands patrons , eux ils reçoivent des milliards et des milliards. Ils s’en foutent plein les poches en bonus, stocks options, parachutes dorés et les dividendes des actionnaires continuent à augmenter.Streiff le PDG de Peugeot qui a licencié des milliers de salariés aujourd’hui dans la détresse est parti mais il gagne 4000 euros par jour à ne rien faire. Sarkozy s’est augmenté de 206% et il n’y a pas un jour où un scandale n’éclabousse pas un grand patron.Mais quand des ouvriers se révoltent contre ces injustices et essaient de défendre leur emploi et leur salaire en retenant leur patron comme à Continental, Sony, Molex ou bien d’autres, eh bien le gouvernement les accuse de violence inadmissible. Quand les ouvriers de Caterpillar bloquent leur usine pour qu’elle ne ferme pas, le gouvernement les accuse de faire une entrave à la liberté du travail. Quand les électriciens ou gaziers demandent une petite augmentation de salaire alors que leur patron s’est augmenté de plus 300% et que dans leur lutte ils font passer un certain nombre d’usagers en heure creuse, mais à des tarifs toujours plus élevés que l’électricité facturée aux patrons, le gouvernement les accuse d’être des saboteurs. Et quand ceux de Molex retiennent leur patron quelques heures pour pouvoir continuer à vivre, ils sont poursuivis en justice. Mais la violence ce sont eux, qui font perdre leurs salaire et leur emploi à des centaines de milliers de personnes, qui font que des familles n’ont plus rien au 15 du mois, qu’elles nourrissent leurs enfants avec du pain et du lait, qu’elles renoncent à certains soins... Vous avez vu en Espagne ces salariés licenciés qui vendent leurs reins pour pouvoir continuer à payer les crédits de leur maison, pour qu’on ne leur saisisse pas leur maison. Elle est là la violence. Et elle est aussi contre ces vieux travailleurs qu’on oblige à rester en chaine dans les usines de production, qui y crèvent à petit feu, à qui ont ajoute toujours plus de charge de travail, qu’on oblige à venir à l’usine alors qu’ils sont malades et qui finissent pas tomber en dépression, se suicider parfois mais qui meurent de toute façon 8 à 10 ans avant les autres.C’est pour ça qu’il y a des révoltes, des luttes, des grèves et des manifestations. Et que ça continuera et ça s’amplifiera. Parce que les plans sociaux qui vont venir sont encore plus importants que ceux d’hier.Alors tout le problème c’est de rendre efficace ces révoltes et ces luttes. Pour cela toutes les luttes des ouvriers qu’on licencie ou qui luttent pour leurs salaires, celles des enseignants, des étudiants , des agents hospitaliers ou des postiers qui luttent pour leurs conditions de travail ou la défense du service public, toutes ces luttes qui sont aujourd’hui isolées, chacune dans leur coin, toutes ces luttes doivent être unifiées. Elles doivent converger pour être efficace en une seule lutte générale tous ensemble pour aller comme aux Antilles vers une grève générale. Et les Antilles ont montré que c’est efficace puisqu’ils ont gagné. Gagné des augmentations de salaire de 200 euros et gagné des embauches...Alors ce qu’ils ont fait à quelques centaines de milliers, que ne peut on le faire à des millions ! C’est pour ça qu’il faut que ce premier Mai ait une suite et rapidement. Tout de suite pas dans deux mois comme ça été fait hier entre le 29 janvier et le 19 mars et le 19 mars et le Premier Mai. Il faut que ce premier Mai soit un encouragement à aller dans ce sens, à construire partout où nous le pouvons des collectifs syndicaux, politiques, associatifs et de tous ceux qui ne veulent pas payer la crise pour construire et préparer cette suite et un mouvement généralisé, tous ensemble.C’est pour ça que je vous invite à rejoindre l’appel du collectif CAC 68 qui organise tout de suite sous sa banderole une discussion pour voir comment on peut s’y prendre.