Lettre ouverte à messieurs les politiques, aux journalistes de la radio, de
la télévision et à une certaine partie de la presse.
J'ai 74 ans, je suis mère et grand-mère, j'ai connu la guerre, j'étais très
jeune mais je me rappelle très bien les privations, surtout des 2 pommes de
terre que ma mère cuisait avec la pelure dans le four à bois et qu'elle
coupait en 4 parts égales pour ses 4 enfants.
Elle et mon père mangeaient la pelure qui avait croustillé dans le four.
Nous avons crevé de faim et de froid comme beaucoup de gens de cette époque.
C'était en 1940. Nous sommes en 2010 et il y a toujours des guerres de par
le monde. Partout des millions de gens meurent ou sont en train de mourir de
faim, de froid ou de maladie. Alors que les exploiteurs prospèrent en
vendant leurs armes et les marchands de sommeil en louant leurs logements à
des prix exorbitants.
Que faites-vous ? Qui les pénalise ? Pas vous messieurs les politiques. Ni
vous
Messieurs les journalistes, qui préférez gaspiller votre temps à
déverser des torrents de réprobation contre un parti qui a dans ses rangs
une jeune fille AVEC UN FOULARD SUR LA TETE!
Ah ! L'occasion était trop belle n'est-ce pas ? De pouvoir démolir le NPA.
Tout ce beau monde qui hurle à tout va, ce n'est pas contre le port du
foulard, vous n'en avez rien à foutre, c'est le dernier de vos soucis. Ce
qui vous intéresse, c'est de faire tomber Besancenot. Même si ce n'est pas
lui qui a décidé de prendre dans ses rangs cette militante qui déchaîne tant
de polémiques.
Car bien sûr, il ne vous vient même pas à l'esprit qu'au NPA, il n'y a pas
de chef. Ca ne rentre pas dans les schémas que vous avez dans la tête.
Car bien sûr c'est grave ce qu'a accepté le NPA et Besancenot! Sans doute
plus grave que l'attitude de responsables politiques suspectés de
malversation et sous enquête judiciaire, voir même avec des peines de prison
prononcées par les tribunaux et qui continuent pourtant à faire partie du
gouvernement, qui conservent toujours leurs titres et leurs privilèges.
Là vous tous qui vous portez en juges, vous restez bizarrement muets !
On ne vous a pas beaucoup entendus non plus quand l'elysée a reçu en grandes
pompes M. Khadafi qui opprime et terrorise son peuple au nom de dieu. Ni non
plus quand M Sarkozy a honoré de sa présence les jeux olympiques en Chine,
un pays où la dictature emprisonne, tue, avec des jugements qui n'en ont
que le nom.
Et là ce n'est pas que de l' « antiféminisme », c'est bien plus grave mais
comme les enjeux financiers valent plus que les vies humaines, on n'hésite
pas à se prosterner devant les dictateurs !
Mais dès qu'il s'agit de Besancenot, là, subitement tout le monde se
réveille.
Pas besoin d'avoir fait l'ENA pour comprendre qu'il vous dérange, pensez
donc, un pauvre petit postier qui ne craint pas de vous dire yeux dans les
yeux les vérités qui vous dérangent.
Vous ne pouvez l'accepter.
Parce que lui, il ose. Alors que vous, vous n'aurez jamais le courage
d'aller contre vos seigneurs et maîtres; pour garder vos bonnes places, vous
préférez avaler toutes les couleuvres du monde et voter tout ce qu'ils vous
demandent, que ce soit à l'assemblée nationale ou dans toutes les instances
politiques.
Alors permettez moi de vous dire que vos attitudes sont tellement
écoeurantes que ça m'en donne envie de vomir. Le monde que vous protégez,
Mesdames et Messieurs de la droite, qui étalez votre aisance sans aucun état
d'âme pour la misère qui vous entoure, ce monde devrait vous faire horreur.
Mais non, depuis vos palais bien chauffés, vous avez encore l'audace de
demander au petit peuple qui essaye de survivre de se serrer la ceinture,
vous n'avez aucune compassion pour ceux qui souffrent et vous essayez
d'écraser ceux qui luttent et se défendent pour une vie meilleure et à peu
près acceptable.
Alors pour faire oublier votre indifférence, vous vous acharnez sur une
histoire de foulard. Pendant ce temps, vous tolérez
les skinheads avec leurs
tatouages racistes, qui circulent en toute liberté dans les villes et qui
attaquent et blessent les militants du NPA comme ce fut notre cas au défilé
du 1er mai à Bar le Duc sans qu'aucune suite ni écho ne soit donné.
Je suis révoltée, ulcérée d'une telle injustice.
Alors à vous tous les politiques de droite ou de gauche, les journalistes,
les médias, arrêtez de vous répandre en jérémiades sur cette histoire de
foulard, gardez votre salive pour des revendications utiles.
Que chacun balaye devant sa porte avant de clouer au pilori une militante
avec un foulard alors que d'autres religieux de toutes sortes siègent déjà
ou sont invités dans des assemblées avec leurs signes religieux bien
visibles, là on n'entend personne, bien sûr ils ne font pas partie de la
basse classe du NPA ! Cette basse classe qui ose seule prendre la défense
des victimes de VOS politiques.
Alors comme j'ai toujours fait et respecté ce que mes parents m'ont
enseigné, aimer et respecter son prochain et relever la tête fièrement
devant l'adversaire lorsque la cause est juste, il n'est pas question que
j'aie honte d'être au NPA et même s'il ne devait rester qu'une seule
adhérente, je serais celle là et j'en serais fière !