Pour une révélation, c'en est une ! On le savait que la zone prévue pour l'enfouissement était propice à l'exploitation de la géothermie. Mais la conférence de Bonnet ce vendredi soir 13 avril, organisée par Bure Zone Libre, en a montré l'importance et a révélé l'ampleur du scandale à l'heure où on s'apprête à rechercher de nouvelles sources d'énergie pour pallier la pénurie progressive et irréversible des énergies fossiles.
Nous sommes dans une période où on salue en grande pompe (si je puis me permettre) la découverte d'un gisement de pétrole à 4000 m sous la mer et de nature à nous approvisionner pendant quelques mois. Et dans le même temps nous avons sous nos pieds en Meuse de quoi nous assurer des apports d'énergie pour plusieurs siècles et bouleverser la donne économique. Le gisement pourrait être supérieur à celui qui est utilisé actuellement dans le bassin parisien. Imaginez le nombre de serres qu'on pourrait construire ici et chauffer à des coûts ridicules dans notre région qui est au coeur de l'Europe quand avec la raréfaction du pétrole, les transports vont devenir de plus en plus onéreux. Le scandale c'est que la zone d'enfouissement de Bure condamnerait l'exploitation de cette source d'énergie qui nous sera cruciale tôt ou tard. L'enjeu est de taille, c'est ce que nous a expliqué Antoine Godinot lors de sa conférence. Des mensonges ont été diffusés pour justifier ce qui n'est qu'un choix politique qui condamne notre région à une mort inéluctable, faisant fuir même le tourisme.
Avant que cette zone ne fût choisie pour l'enfouissement, on reconnaissait la richesse du sous-sol. Depuis cette décision, plus rien. Les forages exécutés pour vérifier que l'enfouissement ne détruirait pas une ressource utile ont été sabotés ou menés de façon malhonnête. Et nous en avons eu les preuves sous nos yeux lors de l'exposé.
L'argumentation de l'Andra tombe à l'eau avec cette démonstration.
La couche géologique, prospectée et étudiée pour l'enfouissement n'a pas vraiment les caractéristiques annoncées. La couche d'argile "utile" excède à peine les 100 m d'épaisseur et est insérée entre deux strates de marnes (argile + calcaire) très fissurées dans lesquelles l'eau circule très librement. Saluons aussi l'intervention d'un connaisseur des mines de fer lorraines qui nous a expliqué l'instabilité des parois des galeries souterraines qui se déforment par la pression subie en profondeur.
Le sol et le sous-sol, ça bouge tout le temps. Ces déchets sont là pour une durée qui à l'échelle de l'humanité est une éternité. Personne ne sait combien de générations vont se succéder avant que le souvenir de cet enfouissement ne soit perdu à tout jamais. A ce propo, je me souviens que lorsqu'on a construit les voies du TGV nord le chantier s'est éboulé sur des anciennes cavités datant de la guerre de 1914 et dont personne ne soupçonnait l'existence 60 ans - 70 ans après.
Dans la salle il y avait un représentant de ceux qui font la promotion de l'enfouissement ; ses arguments (coût des forages entre autres) étaient du niveau de l'élève pris en faute. Du même niveau, pas des arguments d'ailleurs, mais des appréciations non chiffrées. Ce monsieur a de ce fait (ce n'était pas son but) largement consolidé l'opinion de ceux qui ont participé à cette réunion.
Rendez-vous a été pris, notamment pour M. Godinot pour venir exposer les résultats de ces enquêtes auprès du CLIS.
Pour plus de renseignements, veuillez vous adresser à Bure Zone Libre, les coordonnées de cette association sont à droite sur cette page.